Approche artistique
Le travail de Jaildo Marinho prend sa place dans la grande tradition artistique brésilienne du néo-concrétisme. Héritier à la fois de Mondrian et de l’art concret des années trente, ce mouvement s’est illustré à partir des années cinquante dans les oeuvres de Helio Oiticica, Amilcar de Castro et bien d’autres…
S’intéressant à la notion fondamentale de vide, les œuvres abstraites de Jaildo Marinho ne cessent d’en explorer le potentiel constructif et vital. Cela semble de prime abord paradoxal pour un artiste dont le matériau de prédilection est le marbre, traditionnellement associé à l’idée de masse et de poids.
Mais c’est précisément le défi que s’est lancé Jaildo Marinho à travers des créations qui oscillent entre la deuxième et la troisième dimensions. Celles-ci ont pour point commun le recours à des formes géométriques simples, d’une blancheur épurée, auxquelles l’artiste ajoute ponctuellement des couleurs vives.
L’œuvre de Jaildo Marinho se répartit en différentes séries qu’il décline au fil des ans avec une inventivité sans cesse renouvelée.
Dans un premier temps sont apparues les « Lignes diagonales » et les « Lignes obliques » (dates exactes), qui sont des tableaux de format rectangulaire dont la zone centrale évidée est activée par la présence de cordes.
Suivent à partir de dates les « Soucoupes », formes circulaires généralement exécutées en marbre, à la surface légèrement bombée et striée. Elles sont assemblées suivant des axes horizontaux, verticaux ou obliques, comme également les modules de la série des « Carrés » (inaugurée en date), réduits souvent à leur plus simple ossature avec leur centre dématérialisé (leur ordonnancement a parfois donné naissance à de grands panneaux monumentaux). Les « Navettes », initiées en date, avec leurs surfaces convexes dynamisées par des trouées circulaires et colorés, prennent toute leur dimension lors de leur suspension dans l’espace.
S’inscrivant dans l’héritage de l’abstraction géométrique européenne et du néo-concrétisme brésilien, peintures ou sculptures, parfois à mi-chemin entre les deux, les réalisations de Jaildo Marinho puisent leur origine formelle dans les paysages, les arts et les traditions populaires de son Brésil natal. Ce dialogue sous-jacent de l’artiste avec ses racines, qui témoigne d’une approche avant tout intuitive et autodidacte de la création, est devenu plus explicite à travers les installations « Cristalizaçao » et « Origen », présentées respectivement au Brésil en 2017 au Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro et en 2018 à la galerie Multiarte de Fortaleza.